Suivant l’avis du Comité consultatif du travail et de la main-d’œuvre (CCTM), le ministre du Travail, Jean Boulet, a déposé mardi dernier le projet de loi n°19, Loi sur l’encadrement du travail des enfants. La Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI) a sondé les PME en février dernier afin de documenter le sujet et apporter une contribution constructive.
« Nous avons vu à quel point cet enjeu était émotif et les commentaires de notre sondage l’ont confirmé. C’est plus que compréhensible, car la première chose que l’on souhaite en tant que parents, et comme société, c’est de protéger nos enfants et leur ouvrir la voie à la réussite. C’est pourquoi nous avons décidé de faire ce sondage. Nous voulions documenter ce dossier pour aider à une discussion sereine, et ainsi contribuer à la meilleure prise de décision possible », commente François Vincent, vice-président pour le Québec de la FCEI.
Les résultats de cette enquête dévoilent qu’une minorité de PME seulement (34 %) ont déjà embauché et/ou emploient actuellement des jeunes de 16 ans et moins, et que, parmi ces répondants, une forte majorité emploie des membres de leur famille.
Au sein des dirigeants de PME ayant déjà embauché et/ou employant un jeune, on constate la grande importance accordée à leur santé et sécurité, leur réussite et leur épanouissement. Les résultats de l’enquête démontrent que :
99 % des dirigeants PME affirment que la santé et sécurité de leurs employés est la priorité absolue;
97 % des entrepreneurs font preuve de proactivité afin de s’assurer que le milieu de travail contribue au développement et au bien-être des jeunes qui y travaillent;
89 % des dirigeants de PME s’informent du succès et du parcours scolaire de leurs jeunes employés;
87 % des dirigeants de PME innovent afin de bien concilier les activités scolaires et/ou parascolaires avec le travail de leurs jeunes employés;
83 % des dirigeants de PME ont des membres de leur famille immédiate et/ou élargie ayant moins de 16 ans qui travaillent ou ont travaillé dans leur entreprise.
Finalement, de l’ensemble des répondants, trois dirigeants de PME sur quatre (75 %) demandent au gouvernement du Québec de prévoir et préciser des exceptions à l’interdiction du travail des jeunes (p. ex., travail réalisé au sein d’une entreprise familiale, travail informel, programme spécifique d’apprentissage, etc.). Les exceptions prévues dans le projet de loi 19 vont donc dans le bon sens. Il sera important de bien les prévoir et de les ajuster si cela est nécessaire. Ici, il sera aussi essentiel que les parlementaires portent une attention particulière aux secteurs d’activité qui ont émis des réserves, notamment l’hébergement, la restauration et le commerce de détail.
« Il y a eu certes des exemples choquants qui ont été rapportés dans les médias sur cet enjeu, mais il y a eu aussi des exemples de succès notables. D’ailleurs, les données de notre sondage révèlent que les dirigeants de PME québécoises sont dédiés à la santé, la sécurité, l’épanouissement et la réussite des jeunes qu’ils accueillent au sein de leur entreprise. Le fruit du consensus du CCTM, dont j’ai fait partie, a guidé le ministre du Travail à rédiger les balises du projet de loi 19. Maintenant, nous espérons que le ministre et les parlementaires, lors des travaux de la commission parlementaire, écouteront attentivement tous les intervenants, en gardant en tête que les employeurs sont voués à la réussite des jeunes qu’ils emploient. Aidons-les à bien les accompagner et assurons aux jeunes de belles avenues pour grandir, prendre leur place et préparer leur avenir », conclut François Vincent.
La FCEI analysera en détail le projet de loi 19 et souhaite être entendue en commission parlementaire.