L’ancien programme Éthique et culture religieuse sera remplacé par Culture et citoyenneté québécoise. Le ministre de l’Éducation, M. Jean-François Roberge, en a fait l’annonce aujourd’hui, en compagnie de la ministre déléguée à l’Éducation et ministre responsable de la Condition féminine, Mme Isabelle Charest, et du député de Richelieu et adjoint parlementaire à l’Éducation, M. Jean-Bernard Émond, dans le cadre de la refonte en profondeur de l’ancien programme.
Le programme connaîtra une transformation majeure et permettra aux élèves du Québec de développer une pensée critique en approfondissant leur compréhension de la culture et de la citoyenneté québécoise. La rédaction du programme d’études, tant pour le primaire que le secondaire, est entamée pour permettre un déploiement progressif dans les écoles dès la rentrée 2022.
Les nouveaux thèmes du programme reposeront sur trois axes principaux, soit la culture, la citoyenneté québécoise ainsi que le dialogue et la pensée critique. Le programme sera mis en œuvre dans l’ensemble du réseau à la rentrée 2023.
Culture
Le premier axe, la culture, amènera les élèves à s’intéresser à la culture et à la comprendre, en mettant de l’avant la culture québécoise, celle qui définit notre société. Ceux-ci seront ainsi amenés, au terme de leurs parcours, à bien comprendre notre culture, particulièrement ses fondements, son évolution, ses ambassadeurs ainsi que ses œuvres phares et les diverses formes que la culture peut revêtir partout à travers le monde. Cela permettra aux élèves de saisir la culture dans laquelle ils évoluent et de comprendre que chaque société est influencée par un contexte culturel différent et que c’est ce qui rend une culture distincte. Il est donc du devoir de chaque nation de protéger et de promouvoir sa culture, son héritage et ses particularités propres.
Citoyenneté québécoise
Le second axe permettra aux élèves de saisir les fondements de la citoyenneté québécoise. Ainsi, ils seront en mesure de partager les valeurs ainsi que les principes fondamentaux de la vie civique, comme le respect de soi et des autres, la liberté d’expression et de conscience, l’égalité entre tous et la laïcité. Ces valeurs sont au cœur des luttes qui nous sont chères, telles que la lutte contre le sexisme, le racisme et l’homophobie. Les élèves seront aussi initiés aux institutions démocratiques et judiciaires québécoises afin de se familiariser avec leur fonctionnement. L’éducation aux médias les amènera à débusquer les fausses nouvelles et à développer une utilisation plus responsable des médias sociaux. Ils seront aussi amenés à réfléchir aux nouveaux défis de la citoyenneté, notamment à l’ère du numérique et des questions environnementales. Les questions d’éducation sexuelle, notamment l’hypersexualisation, le consentement et l’exploitation sexuelle, seront également abordées dans le programme. Plus largement, les élèves seront en mesure de se familiariser avec les droits et libertés individuels et collectifs ainsi qu’avec les devoirs civiques de chaque citoyen.
Dialogue et pensée critique
Le dernier axe, qui concerne le dialogue, la pensée critique et l’éthique, est fondamental. Il transcende le programme. Les élèves développeront leur esprit critique par la pratique du dialogue. Ils seront amenés à se questionner et à aborder des dilemmes moraux, à examiner les repères d’ordre culturel, religieux, scientifique et social, ainsi qu’à les évaluer et à les analyser pour se positionner par rapport à ceux-ci. En cette période où la censure prend de plus en plus de place dans notre société, il est essentiel de défendre la liberté d’expression et d’outiller nos jeunes pour leur permettre d’argumenter dans le respect.
Rappelons que le nouveau programme Culture et citoyenneté québécoise est né d’un processus de consultations impliquant la population, le réseau de l’éducation et ses partenaires ainsi que les peuples autochtones. Il s’inscrit aussi dans les suites données au rapport de la Commission d’enquête sur les relations entre les Autochtones et certains services publics : écoute, réconciliation et progrès, au nouveau Plan d’action concerté pour prévenir et contrer l’intimidation et la cyberintimidation du gouvernement du Québec, au rapport du Groupe d’action contre le racisme et au rapport de la Commission spéciale sur l’exploitation sexuelle des mineurs de l’Assemblée nationale.
Citations :
« Les appels à la censure, la polarisation sur les réseaux sociaux ainsi que les nouvelles controverses autour de la liberté d’expression sont autant d’indicateurs d’un besoin criant du retour d’un véritable dialogue démocratique. Ces nouveaux enjeux, en plus du bilan effectué de l’ancien cours, motivent à eux seuls cette réforme en profondeur. L’importante consultation avec les partenaires et le réseau nous a permis d’identifier de nouveaux éléments à intégrer, mais aussi ceux à conserver et bonifier, notamment ceux relatifs au dialogue. La mise en place de ce nouveau programme est une excellente nouvelle; il prépare les jeunes du Québec à l’exercice de la citoyenneté, en leur permettant d’avoir une meilleure compréhension de notre culture tout en abordant des contenus incontournables. Je suis persuadé que les prochaines générations auront les outils nécessaires pour exercer leur citoyenneté québécoise et faire face aux défis de demain. »
Jean-François Roberge, ministre de l’Éducation
« Nous devons inculquer les valeurs de respect de soi et des autres aux filles et aux garçons dès le jeune âge pour leur permettre de développer les bases nécessaires à des relations saines et sans violence. Avec ce cours, nous posons les bases pour une société de demain plus égalitaire, plus respectueuse et plus sécuritaire. L’éducation, c’est la base de la prévention. »
Isabelle Charest, ministre déléguée à l’Éducation et ministre responsable de la Condition féminine
« Malheureusement, l’exploitation sexuelle et les violences faites aux femmes sont des réalités présentes au Québec. Votre gouvernement s’est engagé dans des efforts massifs pour lutter contre ces phénomènes ignobles. Il faut en faire davantage, plus tôt dans la vie de nos enfants, afin de briser ces cycles et intégrer les notions de consentement, de rapports égalitaires, d’empathie, de respect et d’affirmation de soi. Le nouveau programme ouvrira le dialogue sur ces sujets fondamentaux. »
Geneviève Guilbault, vice-première ministre, ministre de la Sécurité publique et ministre responsable de la région de la Capitale-Nationale
« La culture québécoise est riche, vivante et vaste. Je suis enchantée que les élèves aient l’occasion de découvrir ou de redécouvrir les artistes d’ici et leurs œuvres grâce à ce nouveau programme. Ils pourront vibrer ensemble au rythme de notre culture, tout en s’appropriant le génie créatif québécois. »
Nathalie Roy, ministre de la Culture et des Communications
« Apprendre aux jeunes à vivre ensemble et à lutter contre le racisme et la discrimination tout au long de leur parcours scolaire est un objectif essentiel. C’était d’ailleurs une des recommandations émises par le Groupe d’action contre le racisme (GACR) dans le rapport qu’il a déposé l’an dernier et que j’ai le mandat de mettre en place. Je suis également persuadé que nos jeunes trouveront très intéressant de se pencher sur les différents enjeux environnementaux, car je sais qu’ils ont soif d’agir pour aider le Québec à lutter contre les changements climatiques. »
Benoit Charette, ministre de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques et ministre responsable de la Lutte contre le racisme
« D’abord, je tiens à remercier les représentantes et représentants des Premières nations et des Inuits qui ont participé au processus consultatif pour la refonte du cours d’ECR. Les partenaires issus de ces communautés continueront d’être interpellés pour que les jeunes soient sensibilisés aux réalités autochtones d’aujourd’hui. J’ai espoir que cette action concrète contribuera à rapprocher nos nations. »
Ian Lafrenière, ministre responsable des Affaires autochtones
« Le nouveau programme permettra aux jeunes de comprendre le rôle et de se familiariser avec le fonctionnement de nos institutions démocratiques et judiciaires. Il leur permettra également de saisir tout le chemin parcouru pour mener à la laïcité de l’État, soit la séparation entre l’État et les religions. Ainsi, les élèves seront mieux informés et surtout mieux outillés pour faire des choix dans les différentes sphères de leur vie. »
Simon Jolin-Barrette, ministre de la Justice, ministre responsable de la Langue française et ministre responsable de la Laïcité
« Les défis de la citoyenneté à l’ère du numérique sont plus réels que jamais. Je suis persuadé que les contenus liés aux bonnes pratiques ainsi qu’au savoir-être en ligne permettront de lutter contre le harcèlement en ligne et de préparer nos jeunes à mieux communiquer. »
Éric Caire, ministre délégué à la Transformation numérique gouvernementale et ministre responsable de l’Accès à l’information et de la Protection des renseignements personnels
« J’ai espoir que la place importante du dialogue au sein de ce nouveau programme amènera une plus grande ouverture d’esprit sur les différences qui, au fond, nous caractérisent tous. Le respect de l’autre est la clé de la prévention de l’intimidation. »
Mathieu Lacombe, ministre de la Famille
« Le cours Culture et citoyenneté québécoise est issu d’un processus de consultation exhaustif. Je suis très fier d’y avoir participé et je tiens à remercier l’ensemble des participantes et participants ainsi que toutes les personnes qui ont déposé un mémoire. Vos réflexions et votre désir d’améliorer les choses ont grandement contribué à l’élaboration de ce nouveau cours. Je suis convaincu que nos échanges lors des consultations permettront aux élèves d’acquérir une meilleure compréhension de la société et ainsi de prendre pleinement leur place et de mieux s’intégrer à la société dans laquelle ils évoluent. »
Jean-Bernard Émond, député de Richelieu et adjoint parlementaire à l’Éducation